D'habitude, quand on a un élève malade en vol, on arrête et on rentre tranquillement pépère se poser en douceur. Les militaires ont une approche un peu différente...
Lors de la sélection, il arrive donc que des élèves soient malades en vol.
Au premier signe de mal de l’air, ils sont retires du cursus et ont
droit a 3 vols d’accoutumance pour remédier au problème. Avant chaque
vol d’accoutumance, le médecin leur donne une pilule contre le mal de
l’air, censée empêcher les nausées. A priori, ça marche plutôt bien !
Les vols d’accoutumance vont crescendo, le premier étant un vol
presque normal, avec peu de manœuvres “intenses”.
Le deuxième devenant un peu
plus physique avec des virages a fortes inclinaisons, petites
exposition aux G, etc.
Le 3e vol, quand a lui, est un vol de voltige avancée, avec G positifs et négatifs et toute la panoplie de manœuvres disponibles avec un avion certifie +6/-4 G. Et
l’instructeur a pour consigne “d’envoyer du lourd” ;-)
Bref, en général ça se passe pas trop mal, l’instructeur se fait plaisir et l’élève n’utilise pas trop les sacs a vomi…
Sauf pour mon gars, hier ! Le vol a été repousse un peu tard dans la
journee et la pilule n’avait plus tout a fait le même effet. Bilan, 3
sacs remplis par l’élève. Et a chaque fois, on pose la question fatidique : “on arrête
?” A chaque fois la réponse a été “non, on continue”. Il
faut dire que si l’élève demande a arrêter, sa carrière en tant que pilote est
finie ! Du coup, ces gamins font souvent preuve d’énormément de volonté, et malgré inconfort et la souffrance, très peu arrêtent.
J’avoue qu’il y a un cote sadique a ce genre de vol : le but est de
voler au maximum, avec 40/45 minutes de voltige, histoire de voir si l’élève est toujours malade a la fin. Au début c’est rigolo d’avoir
“no limits”, puis au bout d’un moment, on a un peu pitié
du gars a cote, quand même. C’était la première fois que je voyais un élève aussi mal en point a la fin d'un vol ! Mais bon, faut remplir la mission (et les sachets
en papier), hein ! ;-)
Et le pire dans l’histoire, c’est que cet élève a eu droit a un 4e
vol, tout aussi intense, avec prise du médicament dans la bonne limite
de temps ce coup-ci. Ce 4e vol s’est passé comme un charme, pas le
moindre signe de maladie en vol, l'élève discutait même en
plein milieu des manœuvres, comme s’il était au sol !!! Incroyable… Je
ne sais pas ce que l’armee mets dans ces petites pilules miracle, mais ça marche !
Voila donc la méthode militaire pour remedier au mal de l'air : qques vols de voltige intense. Si tu gerbes, t'es pas un vrai pilote ! :-))) (je raccourcis fortement et je me moque gentiment...)
Ps : Mea culpa, je confesse avoir pris un peu de plaisir après le
premier sac a vomi, quand l'élève a voulu continuer… Mais je me suis
vite calme quand il a commence a remplir le deuxieme alors que
j’allais finir en vol inverse ! En tous cas, chapeau a cet eleve pour
s’etre accroche. Perso, j’aurais surement demande a rentrer !!!
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