Toutes les étapes de mon projet pour devenir pilote professionnel avion au Canada...

Les petits pas pour faire d'un rêve, une réalité ! De l'accession au metier de pilote a la vie quotidienne au Canada...


samedi 27 mars 2010

la dure vie d'un instructeur

Que s'est il passe depuis ce 1er vol solo de mon élève ?

Plein de choses ! On a travaille d'arrache-pieds pour que sa formation avance a un rythme soutenu et reste dans les délais de 6 semaines qu'elle s'était fixée... Délai très, très court. Normalement, on compte plutôt 3 mois pour avoir son brevet de pilote prive !
Bref, nous avons donc alterne les vol en double commande avec les vols solos. Je me souviens d'ailleurs d'un moment ou je l'ai lâchée seule sur un nouvel aérodrome... Un superbe matin de fin d'hiver... Je me revois en train de battre le pave, avec mes gants et mon bonnet, pour résister au froid, alors qu'une cabane chauffée me tendait les bras... Mais je ne pouvais pas m'empêcher de rester sur le bord de la piste, pour la regarder atterrir. J'avais confiance en elle, mais c'est comme ca... il fallait que je sois la...
D'autant plus qu'a cette période de l'année (début avril), les oies rentrent des pays chauds et font une halte dans les prairies canadiennes... Ce jour-la, des centaines, surement des milliers d'oies, avaient choisies les alentours pour se reposer... Voir son élève , lors de l'approche, "disparaitre" derrière un nuage d'oiseaux, alors qu'on ait au sol, c'est pas franchement la joie... ;-)

D'un autre cote, lorsqu'on vole et qu'on a la chance de croiser un couple d'aigles a tête blanche, c'est magique... superbe rencontre ce jour-la... (et encore un élève qui me lâche les commandes pour me montrer les oiseaux !!! ;-)))

Décidément, instructeur, c'est un métier difficile !!! ;-) Avec plein de petites anecdotes...
On a la chance de croiser pleins de personnalités différentes parmi les élèves... Il faut s'adapter, éviter de juger, et faire au mieux pour traiter tout le monde sur un pied d'égalité... Pas facile...
J'ai eu la chance de commencer a voler avec des élèves doués. Maintenant, je me confronte a la situation inverse, un élève réellement peu doué. Un excellent challenge, et j'espère, une vraie réussite a la fin... Mais il est difficile de ne pas comparer... Encore un aspect du métier qu'il faut apprendre sur le terrain. Aucun training ne peut préparer a ca...

Aujourd'hui, j'ai donc 2 élèves a temps plein, plus qques vols occasionnels. De quoi m'occuper...

mardi 23 mars 2010

1er lache solo !

Ce moment unique dans une vie de pilote, ou l'on part pour la première fois seul aux commandes d'un avion, sans instructeur, a déjà eu lieu pour moi il y a qque temps...
Mais aujourd'hui, c'est le tour de mon élève. Je viens de la recommander pour son premier solo... cette étape importante dans la formation d'un pilote doit rester un excellent souvenir pour elle ! En tous cas, lâcher solo un élève, en particulier le premier, est également un moment fort pour un tout jeune instructeur !!! J'étais au moins aussi stresse qu'elle ! ;-)

Depuis qques temps, ses performances s'amélioraient de manière notable... le moment fatidique approchait a grands pas. En bon instructeur, je me suis fait un devoir de lui cacher ce petit détail ! Mais pour parfaire le scenario, j'ai pousse la perfidie jusqu'à lui promettre une date complètement farfelue pour son solo, tout en lui annonçant qu'elle devrait voler prochainement avec un instructeur plus expérimenté. Celui-ci devait tester mon enseignement, voir si je faisais bien mon job. Pas d'inquiétudes pour elle, c'etait moi qui serait teste, au travers d'elle. Elle devait juste voler comme d'habitude... Pour que tout bon mensonge fonctionne, il faut un soupçon de vérité, plus ou moins diluée... ;-)
Ok, j'avoue avoir pris un malin plaisir a échafauder ce plan... ;-)

Bref, le jour J, mademoiselle part voler avec Kelly. Totalement surprise lorsque celui-ci lui a pose la question fatidique, 'Es tu prête pour un vol solo ?', elle aurait proférée des menaces de mort a mon encontre... ;-) Pendant ce temps, moi, je donnais un cours au sol a un autre élève... Je reconnais ne pas avoir eu la tête a ce que je faisais, je me suis dépêche d'abréger le cours. Lorsque j'ai vu Kelly sortir de l'avion, je n'ai pas pu m'empêcher d'aller en bord de piste, regarder le 1er atterrissage de mon élève, seule a bord de l'avion.

Mélange de stress, sensation d'impuissance, espoir que tout se passe bien, fierté, satisfaction du boulot bien fait, tout un tas de sentiments qui se mêlent pour faire de ce moment, un moment aussi unique pour moi que pour elle...

A son retour, on pouvait lire son émotion sur son visage... ses premiers mots a mon égard, inoubliables : "je t'aurais tue si tu avais été dans le cockpit !" Rancunière, vous dites ? ;-)

Un mois après mon début de carrière, voila que j'ai lâche solo ma première élève ! 1er vol solo d'une élève autrichienne, formée par un français, en anglais, au Canada... autant dire que cet évènement a été célébré dignement, comme il se doit !

Bravo Valerie, bien joue ! Reste plus qu'a alterner les vols solos et en doubles commandes, histoire de te préparer doucement a la licence de pilote privée...

samedi 13 mars 2010

1ere paye...

Aujourd'hui, c'est jour de paye ! Ma premiere paye en tant que professionnel de l'aviation, un jour tant attendu...

Pour casser le mythe du pilote hyper bien paye, et remettre les choses dans leur contexte, un instructeur débutant est paye 21 dollars de l'heure de vol et 17 dollars l'heure de cours au sol dans l'école ou je suis.
Soit largement plus que le taux horaire moyen a 8/9 dollars, j'en conviens.
Seulement, un instructeur n'est paye que quand le moteur de l'avion tourne ou quand il met les pieds dans la salle de cours... le temps passe a l'école, au sol, a faire de l'administratif ou autre, n'est pas paye. Au final, en moyenne, on compte pour chaque heure de vol, quasiment une heure non payée passée a l'école...
C'est sur, on ne fait pas ce métier pour l'argent ! Bcp d'investissement personnel, peu de retours... Mais il y a plein d'autres métiers dans ce cas la... Au moins, ici, j'arrive au boulot avec le sourire !

Bref, la paye tombe tous les 15 jours, et pour mes dix premiers jours de travail, j'ai eu un chèque de 500 dollars avant taxes, soit environ 440 dollars après taxes. Le tout pour environ 17h de vol et 8 heures de cours au sol...Va falloir mettre les bouchees doubles, Greg ! ;-)

Loin de me plaindre, je me permet de mettre en garde les futurs aspirants pilotes : si vous faites ca pour l'argent, mieux vaut envisager une autre carrière !

PS : Au fait, je vous ai parle des 10 derniers jours ? Cloue au sol car météo pourrie et pas un seul vol en une semaine ? Je vous laisse imaginer le résultat sur le compte en banque... ;-)

mercredi 3 mars 2010

1ere semaine en tant qu'instructeur novice...

Une semaine après le test en vol d'instructeur, j'avais eu la bonne nouvelle d'apprendre que l'école m'embauchait comme instructeur. Il m'aura fallu attendre encore une semaine avant de faire mon premier vol avec un élève, un vrai de vrai, a ma gauche... ;-)

Les débuts sont lents, comme prévu. Un élève a temps plein, qques discovery flight, et une mise a niveau pour un pilote qui vient pour un mois, monter ses heures de vol au Canada... En tout, une dizaine d'heures de vol sur la semaine. Et aujourd'hui, mon deuxième élève a temps plein...

En parlant d'aujourd'hui, ce fut de loin ma journee la plus chargée : quasi 4h de vol et 2h de cours au sol, pour une présence de 11h a l'école. Un ratio de 1 pour 2... Mine de rien, ca fait des bonnes journées, bien remplies... Surtout que je n'ai pas arrêté de courir, pas le temps de manger, et a peine une pause pipi de 2 min ! A mon humble avis, je manque un peu de rodage... va falloir que j'arrive a m'organiser (pour les mauvaises langues, je suis organise... a ma manière !).
Et pour arranger le tout, j'ai du mal a m'empêcher de parler, et a couper la conversation avec l'élève (non, je ne suis pas bavard !!!). Du coup, je prends vite qques minutes de retard, ce qui laisse une terrible impression de toujours courir ! Mais je suis fier de moi, jamais plus de 20 min de retard entre chaque élève (cela a du m'arriver une fois depuis le début !) ;-))

Bon, j'avoue, la veille de mon tout premier vol, j'ai balise ! Pas du tout au niveau compétences techniques, ni sur la relation avec l'élève. Plutôt peur que le vol ne lui soit pas profitable et qu'il perde son temps et son argent... Respecter le timing, trouver un enchainement logique des exercices compare au niveau de l'élève, être capable de juger son aptitude, bref plonger dans la réalité du quotidien de l'instructeur ! Et surtout ma grosse crainte, savoir m'adapter en qques minutes si la situation n'est pas celle prévue...
Après qques jours, cela semble s'atténuer. Mes facultés d'adaptation augmente petit a petit et je gagne en aisance !

Bref, c'est le fun ! Ca bouge, on ne s'ennuie pas, on s'adapte en 4e vitesse a chaque student, on saute d'un avion a une salle de briefing toute la journee, on ne voit pas le temps passer...

J'ai découvert avec plaisir que le métier ne se limitait pas seulement a s'asseoir a cote de l'élève. Cela demande un ensemble de qualités qui vont plus loin que les capacités a piloter un avion ou a expliquer une leçon. On devient aussi commercial, diplomate, pédagogue, psychologue, confident, mentor, écrivain (un paquet de papiers a remplir !), scénariste (on image souvent une leçon avec une petite histoire), etc...

Fatiguant, exigeant, demandant bcp d'attention, d'investissement et d'implication personnelle, former les autres a sa passion, c'est décidément un métier hyper sympa pour commencer une carrière ! Et surtout, je ne suis pas oblige de porter des galons et un cravate ! ;-)

PS : au compteur, 12h de vol et 4h de cours au sol en une semaine.