Toutes les étapes de mon projet pour devenir pilote professionnel avion au Canada...

Les petits pas pour faire d'un rêve, une réalité ! De l'accession au metier de pilote a la vie quotidienne au Canada...


dimanche 9 août 2015

F&G Aviation - FTUOC #12327

Et voila, donc 2 jours seulement apres la visite de Transport Canada, on a eu la joie de recevoir un email avec notre Certificat d'Exploitation !

L'avion a ete enregistre commercialement a notre nom par TC le meme jour que la visite, c'etait la derniere condition a remplir pour pouvoir emettre le certificat...

Bilan, on a un beau Certificat tout neuf:


Transport Canada et notre demande de FTUOC

Je tue le suspens tout de suite: un peu moins de 3 mois apres notre demande, Transport Canada nous a emis le Certificat d'Exploitation lie a notre ecole de pilotage

Mais ca n'a pas ete si facile pendant ces trois mois...

15 jours apres notre application, on a un contact par email avec un inspecteur qui nous dit commencer a traiter notre dossier. Cool... Tres vite, les premieres questions et demandes d'eclaircissement apparaissent. On precise, on reajuste, on soumet les changements, rien de grave: les limites de zones d'entrainement a mieux definir, une case qu'on n'aurait pas du cocher sur notre application, etc... On s'attendait a ca, et on a bon espoir, tout a l'air d'avancer normalement.

Puis un matin, on recoit un email nous prevenant que l'on aura la visite de l'inspecteur sur l'aerodrome qques jours plus tard. Il regardera l'avion et nos locaux. Il sera dans le coin pour inspecter les militaires a Southport, donc il en profitera pour nous voir. Gros stress, on court preparer nos locaux. C'est inattendu et tres top dans le processus d'application. En general cette inspection est la derniere etape avant l'emission du certificat. On imprime nos manuels, on met en place le minimum necessaire dans les locaux pretes par le club, on nettoie un peu, etc...

Lundi matin, tout est pret ! Et le stress qui monte toujours... les inspecteurs de TC doivent venir en debut d'apres midi (ah oui, ils viennent toujours a deux ou trois !). 14h, pas de nouvelles, 15h pas de nouvelles, 16h, on en a marre d'attendre, on rentre a la maison. 17h pas de nouvelles... On a essaye de les joindre par telephone, sans succes. Grosse interrogation, melange de frustration, d'enervement et de questionnement. Bref, une journee bien pourrie. Le lendemain, je rencontre les inspecteurs a Southport: l'inspecteur en charge de notre dossier s'est fait porter pale le lundi matin, et les deux autres n'etaient pas au courant de la visite prevue... Super ! Notre foi en Transport Canada commence a s'ebranler ;-)

Vu que notre inspecteur designe est malade, le dossier est repris par un autre. Et la, rebelotte. De nouveaux des echanges d'emails sur de nouveaux points qui demandent des eclaircissements. Au vu des questions posees, ils n'ont meme pas lu les manuels qu'on leur a envoye !!! Bilan, apres une conversation telephonique et la soumission d'un document recapitulatif sur notre facon de maintenir le controle operationel de l'ecole, ca semble reparti dans la bonne direction ! Le manuel de suivi de la maintenance est approuve dans la foulee, et on recoit de nouveau une notification pour une visite sur le terrain pour mercredi 5 aout.

Bizarrement, ce coup-ci, pas de stress. On est pret ! Et la, l'enfer pendant presque 3 heures ! Ils ont debarque a trois, pas un sourire, pas un encouragement, rien ! Ils ont grille Fabienne sur son suivi de maintenance, epluche les documents de l'avion, examine l'avion en details, tout ca pendant qu'un inspecteur passait un peu de temps avec moi sur le role du Chef Instructeur, sur le controle de l'operation, etc, etc... Ils ont reussi en 3 petites heures a nous demoraliser, a extraire toute notre energie et a nous faire poser la question: "Mais pourquoi on fait ca ?". Chapeau bas messieurs ! ;-)
Apres reflexion, ils essaient de mettre un peu la pression pour bien faire comprendre que c'est du serieux ! Mais franchement, la methode est plutot deplaisante... Et surtout, en y regardant de plus pres, ca c'est plutot bien passe ! On a repondu a leurs questions, ils ont pointe qques details a corriger mais sans plus, bref leur conclusion a la fin de la visite: rien de bloquant, le processus de certification peut etre finalise !

Juste apres leur depart vers midi, des trombes d'eau se sont abattues du ciel bas et gris qui s'etait installe sur Portage La Prairie. Resumant exactement notre humeur et notre etat mental !!! ;-);-);-)


Certificat d'Exploitation d'une ecole de pilotage (FTUOC)

Pour avoir le droit d'operer une ecole de pilotage au Canada, il faut obtenir un certificat d'exploitation de la part de Transport Canada, un FTUOC en anglais.

Les pre-requis se trouvent relativement facilement sur le site internet officiel de TC. En gros il faut adherer a la reglementation, etre Canadien ou resident permanent, etre proprietaire d'au moins un avion enregistre commercialement avec le minimum d'equipement requis pour la formation, avoir acces de facon permanente a un aerodrome/aeroport qui permette l'exploitation en securite de l'avion et un acces permanent a des locaux pour l'instruction et le dispatch.

Au niveau des papiers a soumettre, il faut un manuel de suivi de la maintenance (qui doit etre effectuee par un organisme agree) et un syllabus de formation pour chaque licence/qualification qu'on souhaite. Il faut aussi demontrer que l'equipe de direction a un controle de l'operation en tout temps (on doit savoir quel avion vole ou et avec qui a bord, en gros...).

En parallele de notre recherche d'avion et de financement, on a donc ecrit les differents manuels de l'ecole. On est alle un peu plus loin que le minimum requis... Outre le manuel de maintenance et les differents syllabus, on a ajoute un manuel d'operations, un manuel a destination des clients, un manuel a destination des employes (futurs... ;-)), un manuel de procedures en cas d'urgence et un manuel de securite des vols.

On a egalement cree les differents examens internes et autres procedures pour maintenir a jour les connaissances des employes. Il a aussi fallu creer tous les formulaires et documents utilises par l'ecole (les devis de masse et centrage, les calculs de performance de l'avion, etc, etc...)

Une fois que tout a ete pret, on a envoye notre application aupres de Transport Canada, avec les 600 dollars de frais pour traiter le dossier. On est le 19 mai 2015.

Ouch... Le stress augmente, avec toutes les histoires plus horribles les unes que les autres qu'on a entendu sur Transport Canada et le traitement des dossiers. On se pose milles questions ! Est ce qu'on va avoir ce certificat ? Est ce que ca va etre un parcours du combattant ? Est ce qu'il ne manque pas des choses ? Bref, il n'y a plus qu'attendre...

samedi 8 août 2015

La creation administrative d'une entreprise au Manitoba

On entend souvent dire que la demarche d'entreprendre est plus facile en Amerique du Nord. Et c'est mon sentiment egalement...

Au Manitoba, pour tout chiffre d'affaires en dessous de 30 000 dollars, pas besoin de forme juridique. On peut emettre des factures en notre nom propre. On paye l'equivalent de la TVA, on ne la recupere pas. Et on declare simplement ces revenus dans la declaration d'impots personnels. C'est l'equivalent de l'auto-entrepreneur , je dirais. En encore plus flexible...

Ensuite, on peut aussi creer une entreprise individuelle. On depose un nom d'entreprise et on recupere la TVA. Peu de documents administratifs a gerer, il suffit de garder les recus de nos achats et des copies des factures clients. On est responsable sur nos biens personnels.

Une autre forme d'entreprise est la corporation, une entite juridique a part entiere, separees des biens des actionnaires. Equivalent a une SARL ou plus. Pas de capital minimum, des actionnaires, des dirigeants, des papiers, assemblees generales., etc... Donc qques contraintes supplementaires. Mais des flexibilites, notamment en termes de votes et assemblees generales, accordees aux petites corporations. C'est cette forme juridique qui a ete choisie par F&G Aviation Ltd.

Entre l'ecriture des articles d'incorporation (des copies sont facilement trouvables sur Internet), l'enregistrement aupres de l'administration (1 formulaire et 60 dollars de frais), la reception du certificat d'incorporation et la declaration aupres de l'administration fiscale, je dirais que moins d'un mois c'est ecoule... Et le tout c'est fait par voie postale ou par internet. Un numero d'entreprise nous est attribue, et il sert d'identifiant unique pour les demarches aupres de toutes les administrations. Ca simplifie pas mal...

Toutes les formes d'entreprises ici: http://www.canadabusiness.ca/fra/page/2853/

Maintenant, une fois par an, on doit declarer les impots et TVA, payer une taxe de 50 dollars pour maintenir les statuts de la corporation, elire les dirigeants (President, Vice President, Secretaire et Tresorier). Et faire un peu de compta... ;-(

Voila, honnetement, il n'y a pas de demarches tres difficiles, il faut etre un peu organise et tout se passe bien ! Mais c'est le propre de tout entrepreneur, non ? ;-)

Le Business Plan et le financement...

Evidemment, pour financer l'avion, il a fallu aller voir une banque...
Et avant de convaincre le banqiuer, il faut reflechir a la viabilite du projet. Cela passe par une phase de reflexion et l'ecriture d'un Business Plan. Apres plusieurs versions et de multiples revisions, avec des chiffres optimistes ou pessimistes, avec differents types d'avions, a partir de differents aerodromes, etc, etc.. on est arrive a boucler une version finale.

Et la, direction une des 5 grandes banques Canadiennes, celle ou on a nos comptes persos. Et la, un enfer de plusieurs mois commence... Le banquier ne comprend pas grand chose au projet et ne s'y interesse pas plus que ca a vrai dire. Et ca traine, et ca traine... Pas moyen d'avoir des chiffres de financement, des demandes de garanties a tout va, de multiples aller/retour par emails, des delais de reponse de plus de 15 jours pour des questions assez simples, bref, on est dans le flou total !

On arrete les frais ! Direction le Credit Union local (un genre de Caisse d'Epargne locale...). Des reponses claires, des donnees de financement dispos des le premier rendez vous, et un accord de principe en 15 jours. Bilan, tous nos comptes professionels ont demenages ;-)

Bref, comme souvent, les grosses institutions financieres ne sont pas adaptees aux petits commerces. Le mieux est de rester local et de faire confiance au tissu economique de la region...